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observatoire de la guerre en IRAK
observatoire de la guerre en IRAK
7 avril 2008

Qui était Nicolas BERG ?

Source : http://www.afrique-asie.fr/images_articles//29/irak.pdf ; http://www.afrique-asie.fr

Très bon texte de G. Munier dans le dernier numéro de la revue Afrique-Asie, brillante démonstration des manipulations qu'orchestrent les occupants autour de Al-Qaïda en Irak...

Un extrait plus que troublant sur le dossier Nicolas Berg :

extrait de la video montrant l'assassinat de N. Berg

La fabrication du " Ben Laden irakien "

La question de la vraisemblance de la vidéo où Cheikh Abou Moussab Al-Zarqaoui " abat un infidèle américain " - Nicolas Berg, 26 ans - s’est rapidement posée. D’abord, parce que l’égorgeur portait une cagoule, mais signait son meurtre. Ensuite, parce James Raxton, du département Action psychologique de la CIA, déclarait sur CNN, avoir monté le sujet avec deux agents du Mossad. Il eut beau se rétracter trois heures plus tard, et Donald Rumsfeld, soutenir que l’officier avait des problèmes psychologiques, le doute était installé.

D’autres invraisemblances sautaient aux yeux : Zarqaoui se portait comme un charme. La CIA l’avait dit gravement blessé à la jambe lors du bombardement de Tora Bora en Afghanistan, puis amputé après celui du camp d’Ansar Al-Islam au Kurdistan irakien en mars 2003. Allahu Akbar Mujahideen, regroupement d’organisations de résistance, le déclarait mort, sa jambe artificielle l’ayant empêché de fuir. Pour les Irakiens, le tueur n’était pas Zarqaoui. Un salafiste convaincu ne porte pas de bracelet en or. C’est harâm, interdit, selon plusieurs hadith du Prophète Muhammad. Il n’aurait pas manqué, non plus, de mettre en avant la judaïté de sa victime.

La vue de Nicolas Berg, en tenue de prisonnier de Guantanamo, sur une chaise semblable à celles de la prison d’Abou Graieb, donnait l’impression d’une psyOps ayant mal tourné. Le mystère s’est encore épaissi quand la presse américaine a découvert qu’il avait été interrogé par le FBI dans l’enquête sur les attentats du 11 septembre : son e-mail et son mot de passe étaient dans l’ordinateur de Zacarias Moussaoui, accusé de complicité avec les terroristes.

Curieusement, Berg, juif orthodoxe pro Bush, entrepreneur en télécommunications, était arrivé en Irak… via Tel-Aviv, à la recherche de contrats. Grand blond, il voyageait seul, sans protection. Selon le Herald Tribune, la police irakienne l’avait arrêté brièvement à Diwaniya, au sud de l’Irak, le prenant pour un agent iranien. Il avait dans ses bagages des livres sur l’Iran et des documents en persan. Le 24 mars, nouvelle arrestation à Mossoul, cette fois comme espion israélien. Le tampon en hébreu sur son passeport et la découverte dans sa valise d’un Coran et de livres antisémites, intriguaient les policiers. Emprisonné, le FBI l’avait de nouveau interrogé sur ses accointances douteuses. Son contact à Bagdad, " Joe Aziz ", avait été impliqué à Philadelphie dans un trafic de drogue lié à la maffia russe et le nom de son père, militant pacifiste, était sur une liste d’" ennemis des Etats-Unis " diffusée par Free Republic, une organisation néo conservatrice extrémiste. Un vrai méli-mélo…

Après la mort de Berg, les Américains maintiendront qu’il avait été incarcéré 13 jours dans une prison irakienne, alors qu’elle était administrée par les forces d’occupation. Relâché le 6 avril, il s’installa au Fanar Hotel, ancien siège d’organisations humanitaires transformé en auberge de la CIA. Le 10, il annonça à ses parents son retour aux Etats-Unis via Amman.

Personne ne sait ce qui s’est passé ensuite. Le 8 mai, on trouva son corps au bord d’une autoroute, près de Bagdad. Le crime ne sera sans doute jamais élucidé, surtout s’il s’agit d’une opération des Forces spéciales US. N’empêche, la saga noire de Zarqaoui et de la main d’Al-Qaïda en Irak sont devenues vérité établie. La fin justifie sans doute les moyens.

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