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observatoire de la guerre en IRAK
observatoire de la guerre en IRAK
4 juin 2009

Tortures : les « aveux » d’Al-Libbi et la guerre du Golfe de 2003

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photos de Ali Abdul Hamid al-Fakheri


Ali Abdul Hamid al-Fakheri, 46 ans, a été retrouvé mort dans sa cellule en Libye. Plus connu sous le nom de guerre djihadiste de Ibn al-Cheikh al-Libbi, il avait dirigé un camp d’entraînement d’al-Qaïda en Afghanistan, et été arrêté par les Pakistanais en décembre 2001. La CIA qui l’avait acheté à ses geôliers, en même temps qu’une dizaine de détenus de « haute valeur », l’avait incarcéré dans un centre de torture en Egypte. Là, enfermé - selon Newsweek - dans une boite de 20 pouces de haut (50,8 cm) et après plusieurs séances d’interrogatoires « poussés », ses tortionnaires étasuniens lui avaient fait avouer ce qu’ils voulaient entendre, à savoir que Saddam Hussein soutenait al-Qaïda.

En octobre 2002, George Bush avait pu déclarer avoir appris que l’Irak entraînait  « des membres d’Al Qaïda à la fabrication de bombes, poisons et gaz mortels »  afin d’obtenir du Congrès, trois jours plus tard, l’autorisation d’entrer en guerre contre l’Irak, pour « sauver la civilisation ». Colin Powell était revenu à la charge, le 3 février 2003, devant le Conseil de sécurité, affirmant que l’Irak avait livré des armes biologiques et chimiques à Ben Laden. Quand Al-Libbi est revenu plus tard sur ses aveux, ses déclarations n’intéressaient plus personne. La CIA l’avait alors vite remis, dans un état de santé lamentable, aux autorités libyennes qui l’avaient condamné à la prison à vie.

La demande faîte aux Libyens, par l’organisation Human Rights Watch, d’ouvrir une enquête « complète et transparente » sur le décès d'al-Libbi, agit comme un contre-feu. Elle fait passer au second plan les révélations gênantes sur les origines de la guerre d’Irak de 2003. On comprend qu’il est difficile de dire aux parents de soldats tués en Irak que leurs enfants sont morts suite à un mensonge fabriqué, sous la torture, pour les besoins de George Bush et de ses partisans néo conservateurs et pro israéliens.

La disparition Ibn al-Cheikh al-Libbi arrange beaucoup de monde à Washington. Il est peut-être mort des suites de sévices subis en Egypte – ou éliminé pour faire disparaître un témoin - mais ce qui est certain, c’est qu’il ne s’est pas suicidé. Cette pratique est formellement interdite par l’islam.

Source : Gilles Munier, AFI n° 93, Juin 2009

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